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confiance que nous avons suffisamment paré à cela par les déclarations déjà faites. »

L’importance de ce discours nous a amené à en reproduire le principal passage ; mais il faudrait publier le compte rendu de toute la séance pour montrer à quel point les Anglais, lorsqu’ils sentent qu’un grand intérêt national est en jeu, oublient leurs dissentimens sur d’autres points, même sur les plus graves, pour se rallier autour de leur gouvernement et faire cause commune avec lui. À peine M. Asquith s’était-il rassis au milieu d’applaudissemens unanimes que M. Balfour s’est levé et a fait entendre, au nom de l’opposition unioniste, des paroles d’adhésion absolue aux déclarations qui venaient d’être faites. « Ces déclarations, a-t-il dit, n’appellent de ma part que peu de commentaires et aucune critique. Le premier ministre, avec une parfaite connaissance de toutes les difficultés de la situation et avec le sens, des responsabilités qui s’attachent à la conduite des Affaires étrangères dans une crise comme celle-ci, a adressé un appel à la Chambre pour qu’elle évitât d’aborder les sujets irritans et de soulever des controverses inutiles… Nous avons souvent dit des deux côtés de cette assemblée, que nous ne permettons pas à nos dissensions de partis, si aiguës qu’elles puissent être, de troubler l’unité de notre action quand les intérêts du pays tout entier sont en jeu. En ce qui concerne mes amis et moi-même, les déclarations que nous avons faites à ce sujet n’étaient pas des paroles prononcées à la légère dans des jours de calme ; cette doctrine était l’expression d’une pensée profonde et elle sera fidèlement appliquée. S’il y a, au dehors de ces murs, des observateurs ou des critiques qui ont compté sur nos divisions et qui ont cru que nos disputes intérieures du moment pourraient rendre facile une politique à laquelle, en d’autres circonstances, ils savent bien que ce pays s’opposerait ; s’il y en a qui supposent que nous sommes rayés de la carte de l’Europe parce que nous avons des difficultés intérieures, il est peut-être bon de dire à leur adresse qu’ils se sont entièrement trompés sur le caractère du peuple britannique et sur le patriotisme de l’opposition, que cette opposition se trouve d’un côté de cette Chambre ou de l’autre. « Enfin M. Ramsay Macdonald, président du « Labour party, » s’est exprimé comme il suit : « Aussi longtemps qu’il y aura un « Labour party » en Allemagne, en France et en Angleterre, il cherchera à assurer la paix et à la poursuivre instamment. Si la barque de la paix doit chavirer tout à l’heure, nous resterons debout près d’elle, même lorsqu’elle aura sombré. Mais, en disant cela, je ne vais nullement à l’encontre des