Page:Revue des Deux Mondes - 1911 - tome 5.djvu/118

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des progrès si considérables : dans la préface du livre qu’il publia en 1897 sur L’enseignement primaire dans les pays civilisés, il déclare que la première pensée de l’ouvrage remontait à plus de vingt ans. Après avoir donné, pour les principaux pays, des renseignemens complets sur les écoles normales, maternelles, primaires, sur les maîtres et les élèves, les cours d’adultes et les illettrés, il rapproche et compare l’histoire, l’organisation et les résultats de l’enseignement primaire dans les divers pays, en l’envisageant successivement au point de vue politique, social, moral, pédagogique. En manière de conclusion, il dresse le programme des publications qu’il souhaite voir assurées par les soins de chaque Etat : 1° dépenses faites pour l’enseignement public ; 2° nombre des écoles primaires ordinaires, avec distinction des écoles publiques et des écoles privées, des écoles de garçons, de filles et des écoles mixtes, des écoles complémentaires ; 3° nombre des maîtres, en distinguant les maîtres principaux et les maîtres adjoints ; 4° nombre des élèves des écoles primaires ordinaires ; 5° nombre des personnes sachant lire et écrire. Après avoir exprimé ces vœux, Levasseur récapitulait les idées maîtresses de son œuvre et passait en revue les élémens qui lui ont paru exercer une influence sur l’organisation de l’enseignement primaire : religion, climat, politique, richesse, intervention ou non-intervention de l’Etat, gratuité, qualité des maîtres, nature des locaux, matériel de l’enseignement, âge des écoliers. Son analyse pénétrante ne laisse échapper aucun des facteurs qui agissent : avec une impartialité qui ne se dément jamais, il en expose l’importance, et, par des exemples empruntés aux diverses nations, il démontre l’exactitude de ses assertions.

Pendant de nombreuses années, il a publié, dans l’Annuaire du bureau des longitudes, des tableaux statistiques relatifs à la Terre, à l’Afrique, à l’Asie, à l’Océanie, à l’Amérique, à la France, aux possessions et colonies françaises. Le chapitre « géographie statistique » du dernier annuaire, chapitre qui ne comprend pas moins de 200 pages, a encore été revu par l’infatigable collaborateur, qui nous y donne les positions géographiques des lieux les plus importans, l’altitude des points principaux, la longueur des cours d’eau, la superficie des lacs, la superficie et la population des diverses parties du monde.

En 1885, il publie une étude sur la Statistique officielle en