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la façon dont était assurée la subsistance du peuple, question étroitement liée à celle de la population. En 1903, il discute le projet Toutée relatif au même problème.

Un autre sujet dont il a régulièrement entretenu l’Institut est celui de l’enseignement, et en particulier de l’enseignement primaire, qu’il aborde dès 1871, sur lequel il revient en 1873, 1874, 1876, 1880. En 1894, il étudie l’enseignement de l’économie politique. En 1900, il clôture le siècle par un rapport sur l’enseignement primaire au cours des cent dernières années ; en 1905, il fournit encore un volume de statistique sur ce sujet.

De l’agriculture, il parlait à l’Académie dès 1870, lorsqu’il l’entretenait des forces productives des nations européennes, puis, en 1883, à propos de celles des Républiques sud-américaines. En 1892, il lui présente l’histoire de la valeur et du revenu de la terre du XIIIe au XVIIIe siècle ; en 1895, il enrichit les Annales de nombreuses communications sur l’agriculture aux États-Unis ; en 1898, il expose les progrès de l’agriculture française dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.

L’Académie a eu également sa bonne part de ses études sur les questions ouvrières. Dès ses débuts, il lui parle de la France industrielle. Plus tard, en 1897, il lui communique de nombreux chapitres de son livre sur l’ouvrier américain ; en 1898, il commence à lui exposer les sources principales de l’histoire des classes ouvrières et de l’industrie ; en 1899, il lui rend compte de ses recherches à ce sujet dans les archives provinciales ; il étudie les ouvriers du temps passé. En 1900, il l’entretient du travail à la main et à la machine.

Et, tout en associant ainsi ses confrères à ses travaux personnels, il trouvait le temps d’examiner les ouvrages envoyés aux concours pour les prix académiques. Plus souvent qu’à son tour, il s’acquitta de cette mission, qui lui imposait l’obligation de lire de nombreux livres, d’épais manuscrits, dont il extrayait la substance et présentait les conclusions avec une exactitude rigoureuse : jamais l’Académie n’eut sous les yeux d’élémens plus complets pour se former un jugement ; jamais les concurrens ne furent plus certains de voir leurs travaux examinés avec un soin méticuleux et une sereine impartialité. C’était lui aussi qui, en sa qualité de doyen de la section, présentait le rapport sur les titres des candidats, lors des élections académiques ; il le faisait avec le même tact, la même justesse, la même conscience.