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L’ACTIVITÉ SOUTERRAINE
ET
L’HISTOIRE GÉOLOGIQUE DU GRISOU

Le spectacle des progrès industriels réalisés sans relâche, avec une activité chaque jour plus grande, suscite devant l’esprit des préoccupations fort diverses. On se demande, par exemple, si, malgré la médiocrité de ses dimensions, mais à cause de la continuité de ses efforts, l’homme ne parviendra pas, sans le vouloir et comme à son insu, à modifier les conditions du milieu dans lequel il est condamné à vivre, peut-être même à compromettre quelque condition essentielle de l’équilibre terrestre. Le réseau, à mailles chaque jour plus serrées, dans lequel circulent les courans électriques, doit nécessairement changer la distribution des forces auxquelles notre planète est soumise. Qui saurait prévoir les effets ultimes de semblables modifications poussées à l’excès ? Déjà on a prétendu démontrer que le simple établissement du canal maritime de Suez a complètement révolutionné la météorologie de la région des lacs amers et d’une grande partie de l’isthme. En conséquence, l’opinion s’est établie que la submersion des chotts de l’Algérie et de la Tunisie, naguère proposée par Roudaire, — si elle était possible, — changerait le climat de toute l’Afrique du Nord en supprimant la fournaise où les vents se dessèchent actuellement. N’est-on pas allé récemment jusqu’à émettre cette supposition bien singulière, puisqu’elle donnerait une cause générale à un phénomène local, que le régime exagérément