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pluvieux et les inondations dont eurent tant à souffrir récemment diverses régions de l’Europe, et spécialement la France et Paris, seraient un contre-coup de l’emploi, en télégraphie sans fil, des ondes hertziennes, aptes, comme on sait, à déterminer des condensations aqueuses ?...

Sans insister sur des conséquences que les faits se chargeront de préciser, nous pouvons remarquer que les travaux de l’homme ont déjà eu pour effet d’ajouter des formes nouvelles aux innombrables causes d’accidens dont la nature est si prodigue à son égard. En remuant la terre, réceptacle ordinaire des substances précieuses, nous avons modifié des équilibres et déterminé des écroulemens ayant à s’y méprendre l’allure des déplacemens qui résultent du jeu même des agens propres de la terre. Tantôt c’est le sol recouvrant des galeries de mines qui se met à vibrer de telle sorte que l’on peut croire à un véritable séisme, et qu’il inflige aux habitations des détériorations toutes pareilles à celles des tremblemens de terre. Ainsi, en 1895, la petite ville de Brux, en Bohême, fut en partie ravagée par un effondrement consécutif à l’exploitation souterraine du charbon : 31 maisons furent entièrement détruites, 60 autres endommagées plus ou moins gravement, laissant 2 000 habitans privés de tout abri. Inversement, la surcharge du sol par l’accumulation de matériaux a plus d’une fois développé par contre-coup la tuméfaction de la terre, aux grands dépens des constructions qui s’y trouvaient : témoin les ruines nombreuses qui résultèrent vers 1840 de la construction du viaduc du Val-Fleury, à Meudon (Moulineaux) sur la ligne ferrée de Paris à Versailles.

C’est dans la même série de désastres dont l’homme, — que ne découragent jamais les conséquences éventuellement mortelles de ses efforts, — souffre par le fait des travaux « imprudens » auxquels le pousse l’instinct sacré des entreprises, qu’il faut placer les explosions de grisou. Dans les pages qui vont suivre, je voudrais faire sentir comment ces catastrophes, qui supposent tant de conditions non réalisables sans l’intervention humaine, résultent cependant de dispositions naturelles essentiellement harmoniques dans les conditions générales de la terre. Il nous sera impossible de tracer, même en raccourci, le tableau de cette merveilleuse histoire, sans toucher aux fondemens de tout l’édifice terrestre et sans y constater la liaison