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les Allemands, mais reposant sur des principes nouveaux, hardis, voire audacieux, on peut être certain que le Conseil supérieur de la Guerre désapprouverait cette conception ; et pourtant, je ne serais pas éloigné de penser que l’auteur d’une telle proposition aurait raison contre tous ; je tendrais à lui donner raison pour trois motifs : 1° son plan s’accorderait au mieux avec le tempérament de notre race ; 2° il faut s’efforcer de faire ce à quoi l’ennemi ne s’attend pas ; 3° l’audace est toujours un réconfortant moral pour celui qui ose, et un déprimant pour l’adversaire. Aussi, je ne puis dire assez combien je suis personnellement opposé à toute institution de Conseils et de Comités consultatifs ; le général Brun en a supprimé un certain nombre ; il a fort bien fait, et je regrette qu’il n’ait pas été jusqu’au bout dans cette voie.

Est-ce à dire que l’autorité supérieure (gouvernement, ministre, général commandant en chef, etc.) ne doive s’éclairer d’aucun avis ? Telle n’est point ma pensée, mais cette autorité doit procéder comme le faisait Napoléon, qui consultait individuellement les hommes compétens, comme le recommandait aussi tout spécialement Bugeaud. Les leçons de l’histoire qui a condamné les conseils auliques ne seront-elles donc jamais écoutées ?

Les discussions récentes soulevées à la tribune du Parlement