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ont montré la nécessité de procéder à la réorganisation du haut commandement des armées de terre et amené le Président de la République à signer deux décrets, l’un sur le Conseil supérieur de la Guerre et l’État-major de l’armée, l’autre sur le Conseil supérieur de la défense nationale. Le rapport du Ministre de la Guerre qui précède le premier de ces décrets, fait ressortir, en les résumant, les inconvéniens de la situation actuelle : « l’Etat-major de l’armée, chargé de toute la préparation à la guerre, travaille d’une manière indépendante et sans relations directes avec l’officier général destiné à prendre le commandement du groupe principal de nos armées. »

... Enfin, la constitution actuelle de l’État-major de l’armée n’assure pas « pour le cas de guerre à la fois au Ministre un auxiliaire d’une autorité suffisante, au commandant en chef, un major général compétent. »

Le but du décret est « de mieux assurer l’unité de direction et de pensée en coordonnant tous les efforts vers un but commun. »

En voici les dispositions principales :

Un officier général membre du Conseil supérieur de la Guerre reçoit le titre de chef d’état-major général et sera le commandant en chef désigné du groupe d’armées du Nord-Est ; il assume ainsi le rôle anciennement dévolu au vice-président du Conseil dont le titre est supprimé. L’ancien chef d’état-major général de l’armée prend le titre de chef d’état-major de l’armée. Ces changemens de noms paraissent un peu puérils et ne constituent pas une réforme bien utile. En revanche, le chef d’état-major général, commandant éventuel du principal groupe d’armées, a maintenant la direction de l’état-major de l’armée ; il s’occupe de toutes les questions de préparation à la guerre. A cet effet, l’état-major de l’armée se subdivise en trois groupes : les deux premiers ont pour objet uniquement la préparation à la guerre, le troisième étant chargé des affaires courantes. Le premier groupe comprend : 1° le bureau des opérations militaires et de l’instruction générale de l’armée (ancien 3e bureau) ; 2° le bureau d’études de l’organisation et de la tactique des armées étrangères (ancien 2e bureau) ; 3° le bureau des chemins de fer et des étapes (ancien 4e bureau).

Le deuxième groupe comprend : 1° le bureau de l’organisation