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EN COLONNE AU MAROC
IMPRESSIONS D’UN TÉMOIN

III[1]
LE RETOUR EN CHAOUÏA


Scènes de garnison à Fez : la redoute Auvert el la kasbah de Dar-Dbibagh ; l’opinion publique de la capitale ; chez le bijoutier du Sultan ; la prière du vendredi ; le problème de la pacification du Maroc ; l’hôpital militaire ; le 14 juillet. — A Meknès : la situation politique ; un ménage parisien. — Paysages, postes et troupes de la ligne d’étapes : tirailleurs algériens et sénégalais, zouaves et légionnaires, soldats coloniaux. — Tiflet : la surveillance des Zaërs ; chez le vétérinaire ; un envoi de la Croix-Rouge. — Le camp Monod. — A Rabat. — Conclusion.


Le 22 juin, dès quatre heures du matin, le camp de Dar-Dbibagh bourdonne comme une ruche. Discussions de soldats qui plient leurs tentes et bouclent leurs sacs, commandemens affairés et contradictoires des gradés qui s’agitent, exclamations des conducteurs qui tempêtent après leurs mulets, cris des sokkras, borborygmes rageurs des chameaux, se confondent dans un grondement confus et bruyant. Les officiers pérorent avec animation, et commentent le thème supposé des manœuvres imminentes : les troupes françaises sous la direction du général en chef qui emmène les groupes Brulard, Dalbiez et Gouraud, doivent reprendre la route de Meknès, se rabattre ensuite sur

  1. Voyez la Revue des 1er août et 1er septembre.