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de tous, illustré de 750 gravures, où l’auteur arrive à la description actuelle des ballons libres et de leur gréement, des parachutes des dirigeables, des aéroplanes, de leur matériel, de leurs accessoires. On y trouve l’exposé des grands records d’aéroplanes, des meetings d’aviation, des circuits qui ont passionné le monde entier, comme celui du vaillant André Beaumont (l’enseigne de vaisseau J. Conneau) : Mes trois grandes courses[1], dont on trouvera le récit entraînant et émouvant, fait par l’aviateur lui-même.

Le triomphe de In navigation aérienne[2], un autre héros de l’air, le comte Henry de la Vaulx l’a célébré à son tour dans un livre enthousiaste, précis et complet, et le regretté colonel Renard, prématurément enlevé à la science et à la France, un précurseur, un de ceux qui ont le plus contribué à créer la navigation aérienne dirigeable, et qui, il y a vingt-cinq ans seulement, ne pouvait encore émettre que des souhaits en sa faveur, pourrait, — au terme de cette année qui vit vraiment éclore l’aviation militaire, — voir aujourd’hui constituée cette escadre volante à laquelle, avec Dupuy de Lôme, avec Giffard et avec les frères Tissandier, il a tant contribué. Son frère, le commandant Paul Renard, qui fut son collaborateur, expose les principes de l’Aéronautique[3] et son évolution. Les prouesses de nos officiers aviateurs et des pilotes aériens ne se comptent plus. Depuis les premiers vols accomplis en 1908, quel chemin parcouru : le premier meeting de Reims, le circuit de l’Est, pour aboutir au rôle de l’aéroplane pendant les dernières manœuvres ! Il a fait ses preuves. Par le nombre et la valeur de cet état-major héroïque, autant que par son organisation, notre armée aérienne est la première de toutes. Étant de celles où le péril compte le moins, ses expériences feront franchir à l’aéroplane, quand on aura résolu le problème si ardemment recherché de la stabilité, les phases meurtrières du progrès et des incertitudes. Déjà, on a pu le constater à Tripoli, avant d’être un moyen de conquête, il est un engin de destruction. Mais deviendra-t-il jamais le moyen de transport en commun que rêvent ses adeptes ? Dans les perspectives infinies que la science ouvre au génie de l’homme, avec la puissance que tiennent en réserve de nouveaux gaz comme l’hélium, on ne saurait dire qu’il n’y parviendra pas. que non ascendant ? est devenu leur devise. Ils la justifieront.


J. Bertrand.
  1. Hachette.
  2. Jules Tallandier.
  3. Ernest Flammarion.