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plie aux exigences de la loi sur les retraites fait que vraisemblablement le crédit prévu pour la contribution de l’Etat ne sera pas épuisé en 1912.

L’augmentation des primes, dont le total s’est accru de plus de 50 pour 100, va presque entièrement à la marine marchande. Les régimes successivement institués par les lois de 1893, 1902 et 1906 se superposent en ce moment et l’ont que les subventions, en 1912, dépasseront de 15 millions celles de 1901. La culture de l’olivier reçoit, de par la loi du 13 avril 1910, une somme annuelle de 2 millions.

Les dépenses classées sous le titre de frais de régie sont de diverse nature : pour les douanes et les contributions indirectes, elles représentent surtout des frais de perception. Pour les manufactures de l’Etat, elles comprennent des achats de matières. Pour les postes, télégraphes et téléphones, elles embrassent à la fois l’exploitation présente, des frais de premier établissement en vue de l’exploitation future et des subventions aux compagnies maritimes. Le rapport entre ces frais et les recettes n’a donc pas précisément le caractère d’un coefficient d’exploitation. Toutefois, en séparant les postes, télégraphes et téléphones des autres chapitres, on voit que c’est là seulement que la proportion des dépenses par rapport aux revenus encaissés a subi une hausse notable : elle a passé de 79 à 91 pour 100 : l’Etat dépense 329 millions et n’encaisse que 361 millions. Au contraire, pour les contributions directes, l’enregistrement, le timbre, les domaines, les douanes, les contributions indirectes et les manufactures, les frais de recouvrement sont de 6,So au lieu de 6,85 pour 100 : la différence est insignifiante.

Le crédit des remboursemens et restitutions est augmenté de 6 millions, dont 4 concernent les dégrèvemens en matière de contributions directes, pour lesquels la dotation de 1901 était insuffisante. Il a fallu également majorer, à ce chapitre, celle des postes et télégraphes, à cause de l’accroissement de trafic avec l’étranger, auquel des remboursemens plus importans doivent dès lors être prévus.

Telles sont les principales augmentations de dépenses inscrites à notre budget dans la courte période des onze premières années du siècle. Il y a quelque chose d’effrayant dans cette ascension constante des charges publiques, pour une nation