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chapitre des chemins de fer est due aux insuffisances de l’Ouest-État : d’une part, des travaux considérables sont exécutés sur le réseau ; d’autre part, le personnel exige une dépense de 122 millions au lieu de 79 en 1908. Les appels à la garantie, émanés des autres Compagnies, qui, il y a une vingtaine d’années, avaient atteint une centaine de millions, sont aujourd’hui réduits à peu de chose et ont fait place, dans certains cas, à des remboursemens.

Le ministère de la Guerre demande 226 millions, la Marine 99 millions de plus qu’en 1901. Le matériel, les approvisionnemens, l’aviation militaire, la réorganisation de l’artillerie, la mise en service de mitrailleuses, le relèvement du prix des denrées, les effets de la loi du service de deux ans, la dotation de l’armée coloniale, les améliorations de la solde des officiers subalternes, de la gendarmerie, de la garde républicaine, ont été les principales causes de l’augmentation des dépenses au ministère de la Guerre. Les constructions de fortes unités de combat et l’armement des cuirassés du type Danton expliquent l’augmentation du budget de la Marine, qui, en dix ans, a grossi de 35 pour 100.

La majoration des dépenses de l’Instruction publique est due surtout à l’enseignement primaire : des promotions de classes, des relèvemens de traitemens, des créations d’écoles et d’emplois, la participation aux constructions scolaires, l’enseignement primaire supérieur, les œuvres complémentaires de l’école, les écoles normales primaires ont exigé 70 millions de crédits nouveaux. Les lycées et collèges reçoivent 17 millions, l’enseignement supérieur et les services généraux du ministère 4 millions de plus qu’il y a onze ans.

Les dépenses sociales, inscrites pour 11 millions en 1901, reçoivent en 1912 une dotation de 163 millions, dont plus de la moitié, 85 millions, est due à la mise en vigueur de la loi de 1911 sur les retraites ouvrières et paysannes. 80 millions représentent ce qu’ont coûté le développement de la loi du 15 juillet 1893 sur l’assistance médicale et de celle du 1er avril 1898 sur la mutualité, l’assistance à l’enfance, les secours contre le chômage, les encouragemens aux sociétés ouvrières de production, les constructions d’habitations à bon marché, l’assistance aux vieillards : cette dernière seule exige aujourd’hui plus de 60 millions. La lenteur avec laquelle la population se