mysticisme. Le dessin est exécuté au trait vermillon accompagné d’une bande ombrée de même nuance. Quant aux couleurs des vêtemens, elles sont assez semblables à celles des peintures déjà étudiées : robe rouge à petits décors bleus et verts, écharpe rouge doublée de vert.
L’ère Kônin (810-823) vit enfin naître le genre semi-religieux. Le Tôji de Kyôto conserve avec un soin jaloux une suite de sept peintures représentant les fondateurs de la secte Shingon. Deux d’entre elles sont attribuées à Kôbô Daishi (Ryûchi et Ryûmyô). Les autres auraient été rapportées de Chine par ce dernier, et l’une d’entre elles est datée de 821. Ces peintures, au coloris un peu plat, mais visant à un certain réalisme, sont bien les ancêtres des si nombreux portraits de prêtres des époques suivantes. Les maitres Tang avaient d’ailleurs déjà porté ce genre à la perfection en Chine.
Les premiers auteurs européens qui ont écrit sur l’art japonais ont pu paraître étonnés de voir surgir un talent tel que celui de Kanaoka. La chose ne doit plus surprendre maintenant que nous connaissons les œuvres qui, du VIIe au IXe siècle, ont préparé les hautes réalisations effectuées par le fondateur de la famille Kose ou ses contemporains. Son génie est un aboutissement, et non un point de départ. Avec lui, la peinture bouddhique a atteint presque son apogée. Les renseignemens fournis par les auteurs japonais au sujet des dates de sa naissance et de sa mort sont assez contradictoires. Il aurait vécu sous les règnes de cinq empereurs différens qui gouvernèrent de 859 à 930. On sait d’autre part que l’empereur Uda (règne de 888 à 897) lui ordonna de peindre les portraits de neuf sages fameux et qu’en 928, l’empereur Daigo lui confia une nouvelle commande. Enfin, d’après une tradition de sa famille, il ne serait mort qu’en 987… M. Morrison a essayé, dans son récent ouvrage, d’éclaircir le problème et a émis l’hypothèse suivante : l’empereur Uda aurait recouru au talent du peintre non durant la courte période de son règne, mais après s’être retiré dans l’Inkyô (on sait, en effet, qu’il vécut dans un couvent jusqu’en 930.) La période d’activité de Kanaoka se serait alors étendue des environs de 928 à 987. Comme celle de tous les artistes fameux, sa biographie contient une foule de légendes plus ou moins vraisemblables ; on le fait d’ailleurs passer pour l’auteur de nombreuses peintures dont l’attribution est peu certaine. Parmi les