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BISMARCK ET LA PAPAUTÉ


LA PAIX


(1878-1889)



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IV[1]


LA TROISIÈME LOI RÉPARATRICE
L’AFFAIRE DES CAROLINES


(1883-1886)


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Près de cinq ans s’étaient écoulés depuis l’avènement de Léon XIII : le Pape et le chancelier, d’une marche hésitante, saccadée, interrompue par de longues haltes, troublée par de subits reculs, avaient commencé de s’avancer l’un vers l’autre ; un représentant de la Prusse, même, s’était installé à Rome, à poste fixe, pour essayer d’accélérer les efforts d’approche. On voulait, des deux côtés, marcher d’un pas égal, pari passu, c’était chose entendue ; mais chacun disait à l’autre : Avez-vous fait un pas ? — Accordez-nous un droit de veto contre la nomination de certains curés, demandait la Prusse au Pape. — Accordez-moi la revision des lois de Mai, répondait Léon XIII à la Prusse. La lettre qu’il avait reçue de Guillaume, à la fin de décembre 1882, faisait augurer qu’une revision partielle pourrait avoir lieu, dès que les évêques auraient été autorisés à soumettre au pouvoir civil les noms des curés. On fut heureux de constater, au Vatican,

  1. Voyez la Revue du 1er août 1912.