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autrement qu’on ne le fait là-bas, et n’eussé-je pas des sympathies marquées pour la forme républicaine, ce que je vois ici me convaincrait que le gouvernement de la défense doit être énergiquement soutenu.

Ce que j’aurais eu le plus d’intérêt à connaître, ce sont les listes qu’on oppose les unes aux autres. Pour ce qui est de moi-même, je n’ai fait allusion qu’au Conseil général, dans le cas où des élections auraient lieu, ce dont personne ne sait rien. Quant à la députation, je n’y ai jamais songé, je n’ai point la notoriété nécessaire, et rien d’ailleurs ne me ferait quitter mon poste en ce moment. Je crois d’abord y faire, mon devoir et y donner, mieux que partout ailleurs, ce que je suis capable de donner. Puis, c’est d’un intérêt sans égal et je me trouve à une école où très peu de gens, à mon âge, auront passé : de tels événemens sont rares et rarement aussi on les voit d’aussi près.


Tours, 16 octobre 1870.

A sa mère.

Je remercie bien mon père de sa longue lettre. J’approuve absolument sa conduite. Il a tout à fait agi comme je le désirais, et je regrette que son opinion n’ait pas prévalu. Je n’ai pas besoin de lui dire non plus combien j’approuve et admire sa conduite à l’égard des ouvriers. Il sait que nous sommes d’accord sur ce point.

Je me loue énormément de mon chef. C’est un homme supérieur et un vrai politique. Il m’emploie au métier que je suis le plus apte à faire, et je lui en suis reconnaissant. Je ne fais guère que de la presse, française et étrangère. J’ai une correspondance très active, et je ponds énormément, — sur tous les tons. — Ma grande circulaire (du 8 octobre) en réponse à Bismarck a été presque entièrement approuvée et on n’y a fait que très peu de changemens. Je te recommande le passage sur les rapports des préfets. Cela sera au Moniteur un de ces jours.


Tours, 20 octobre 1870.

A sa mère.

Je ne puis rien te dire des mouvemens des troupes. Ce qui est sûr, c’est que nous avons une véritable armée et que nous ne partons pas encore d’ici.