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comprendrait la très grande majorité du nombre total des appareils. Dans son rapport sur le budget de 1912, M. Clémentel a traité cette question et n’a pas eu de peine à démontrer que, pour le moment, on ne pouvait songer à une semblable organisation ; les aéroplanes ne sont pas encore assez nombreux pour qu’on puisse leur donner une affectation spéciale, il faut les laisser à la disposition des états-majors, qui les emploieront pour le mieux. Sans nier qu’ils puissent rendre, à certains momiens, d’excellens services pour régler le tir de nos batteries, ces services seraient intermittens, et il serait déraisonnable de les immobiliser pendant toutes les périodes où ils seraient inutilisés par l’artillerie.

Dans un article publié par le Temps, le général Langlois a donné encore ici son approbation aux conclusions du rapporteur du budget.


VII

J’arrive à un autre reproche, plus grave peut-être que tous les autres : l’Inspection permanente de l’Aéronautique n’a pas suffisamment développé l’aviation, nous devrions avoir un bien plus grand nombre d’aéroplanes et de pilotes.

D’après le rapport de M. Clémentel, notre armée possédait, à la fin de 1910, 32 aéroplanes ; après exécution de tous les marchés en cours, elle en aura 174. C’est, sans doute, un nombre très inférieur à nos besoins ; il correspond, en effet, à une moyenne de 9 par corps d’armée et ce chiffre a priori paraît bien faible, surtout si l’on tient compte de la casse et des autres causes d’indisponibilité, qui se feront sentir beaucoup plus en temps de guerre qu’en temps de paix. Il semble donc que l’on ait eu tort de ne pas commander, dès la fin de 1910, un plus grand nombre d’appareils, que l’industrie privée était en état de nous fournir.

Mais en examinant de près cette question, on doit reconnaître qu’il n’était guère possible d’agir autrement qu’on ne l’a fait.

D’une part, le budget ne fut voté qu’à la fin de juillet, après sept douzièmes provisoires. Dans ces conditions, il n’était guère possible d’engager des dépenses et de faire des commandes importantes. Si l’Inspection permanente d’Aéronautique avait