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du peu de succès de ses démarches, il aurait trouvé dans les événemens qui se succédaient des raisons de reprendre espoir. Mais il ne s’était pas découragé, et, maintenant, il l’était d’autant moins qu’à Naples où, lorsqu’il en était parti, la situation semblait désespérée, elle s’était, comme par ailleurs, subitement transformée.

La république parthénopéenne proclamée le 23 janvier par le général Championnet n’avait duré que quelques semaines. Devenue promptement impopulaire par suite des contributions dont ce général, sur l’ordre du Directoire, avait frappé la capitale et les provinces, attaquée de tous les côtés par les bandes du cardinal Ruffo, elle succombait au commencement du mois de mars sous les coups de ces bandes et d’une flotte britannique, en dépit de la résistance désespérée de quelques centaines de Napolitains qui s’étaient déclarés les partisans des Français. Les Etats de Naples retombaient sous l’autorité des Bourbons.

Les secours que le marquis de Gallo était venu chercher à Vienne n’étaient donc plus aussi urgens et quoiqu’il ne cessât de les considérer comme nécessaires à la consolidation du pouvoir royal rétabli à Naples et de les réclamer, il fut surtout préoccupé des moyens d’assurer à son maître des avantages positifs dans les remaniemens territoriaux qu’il prévoyait comme conséquence de la chute définitive de la puissance française en Italie. Ce fut là désormais son objectif.

Mais, pour atteindre le but qu’il se proposait, il ne comptait pas sur l’Autriche, tout en reconnaissant la nécessité de conserver avec le gouvernement impérial au moins dans la forme des rapports affectueux et confians que commandaient à la fois les alliances de famille et la raison d’Etat.

« Je conçois, écrivait-il, qu’il faut être du dernier mieux avec cette puissance, puisque le Roi ne peut subsister à moins d’avoir un appui proportionnel à ses besoins. L’Angleterre peut défendre et défend en effet le Roi du côté de la mer ; mais elle ne suffit pas toute seule : il faut le secours d’une puissance continentale, d’une puissance en Italie. »

Dans sa pensée, cette puissance, c’était l’Autriche. Aussi s’appliquait-il à mettre un terme à toutes les animosités qui s’étaient élevées entre Vienne et Naples. Pour les dissiper et rendre définitive une réconciliation nécessaire, il avait à deux