de Paul Ier contre ses alliés et de l’espèce d’aliénation mentale qui se traduisit bientôt par des extravagances. Cette irritation, bien qu’il essayât encore de la contenir, se trahissait déjà dans les propos qu’il tenait à sa table et ailleurs, en présence même des envoyés autrichiens.
Il disait un jour :
— Lorsque nos généraux ont pénétré en Italie et qu’ils y ont pris du fromage de Parmesan, ils l’ont payé.
Une autre fois, faisant allusion à la persistance que mettait l’Autriche à ne pas évacuer le Piémont, il s’étonnait « qu’on ne permît pas aux gens de retourner chez eux et que l’on gardât ce qui leur appartenait. » Enfin, le 26 septembre, dans une déclaration aux États de l’Empire, il menaçait de se retirer de la coalition et de rappeler ses troupes. Lorsque le 19 octobre, huit jours après le mariage de la grande-duchesse Hélène avec le prince de Mecklembourg-Schwerin, fut célébré celui de la grande-duchesse Alexandre, le refus de l’Empereur de se prêter à des entretiens politiques créait une situation embarrassée, confuse, et qui préludait à la rupture de Paul Ier avec ses alliés qui suivit bientôt après.
C’en était assez pour justifier toutes les appréhensions de Gallo. Elles étaient d’autant plus grandes qu’avant de quitter Saint-Pétersbourg, le comte de Diechtristein lui avait déclaré « que l’Autriche ne céderait rien de ce qu’elle avait conquis en Italie et qui était à peine suffisant pour l’indemniser des capitaux que la guerre avait engloutis. »
Telle était donc la situation à la fin d’octobre 1799. Gallo, cependant, ne désespérait pas de faire accepter par la Russie les plans développés dans son mémoire de juillet. Il continuait à trouver auprès de l’Empereur le même accueil gracieux et bienveillant qui lui avait été fait à son arrivée et, étant averti que le roi de Naples après être rentré en possession de son royaume, grâce à l’appui de l’Angleterre, occupait maintenant une partie des Etats pontificaux, il le pressait de s’y fortifier avant la réunion du Congrès, à laquelle, malgré tout, il croyait encore. Il était convaincu qu’en présence du fait accompli, les puissances maintiendraient Ferdinand dans ses conquêtes et que l’Autriche ne parviendrait pas à le déposséder.
Mais, pour que cette solution prévalût, il fallait que l’empereur