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AU
COUCHANT DE LA MONARCHIE[1]

X[2]
LES RÉFORMES DE NECKER


I

Après l’exemple de Turgot, celui de Saint-Germain constituait pour Necker un enseignement suggestif. L’un et l’autre, comme on a vu, avaient été victimes des mêmes erreurs, des mêmes fautes de tactique. Quand même l’humeur, les habitudes d’esprit du directeur général des Finances ne l’eussent point engagé à restreindre son horizon et à limiter ses efforts, ce qu’il avait eu sous les yeux aurait suffi sans doute à rendre sa marche prudente et son programme modeste. Il comprit la leçon et il en profita. Cette sagesse calculée, ce souci de modération, seront, pendant le cours de ses cinq ans de ministère, et plus spécialement au début, la caractéristique de la méthode politique de Necker ; elles expliquent le succès de ses opérations.


Son premier soin, en montant au pouvoir, devait être celui de tout bon commerçant qui prend la direction d’une maison longtemps négligée : se procurer assez d’argent pour boucler le budget et pour relever les affaires. Il se trouvait à cet égard

  1. Copyright by Calmann-Lévy, 1912.
  2. Voyez la Revue du 15 février.