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Lorsqu’en 1831, celui-ci eut à son tour disparu, l’œuvre de Carmontelle passa aux mains de lord Duff Gordon Duff qui l’emporta en Ecosse, dans le comté de Banff. Il y demeura exilé pendant près d’un demi-siècle, jusqu’à 1877.

Alors, le Duc d’Aumale acquit les dessins qui restaient au nombre de 484 (561 portraits) pour 4 500 livres sterling (112 500 fr.) et les ramena en France.

Dans les dix in-folio de maroquin rouge, exécutés par Claessens, qui les renferment, ils sont aujourd’hui l’une des richesses du musée de Chantilly, si abondant en trésors d’art et d’histoire.

Le dévouement du chevalier de Lédans, conjurant leur dispersion, la générosité du prince, les donnant à l’Institut de France, pour assurer leur sauvegarde, ont rendu aux chercheurs, à tous les curieux du passé un service inappréciable, dont ils ne sauraient trop haut témoigner leur gratitude.


Et, pour oublié que soit aujourd’hui le nom de Carmontelle, il a paru qu’on pourrait trouver quelque plaisir à voir évoquée, dans son cadre joyeux, la figure de celui qui savait tant et si fort amuser son prochain.


AUGUSTIN THIERRY.