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L’ART ROMAIN
DU XVIIe SIÈCLE

II[1]
LA FIN DE CET ART


I. — LES SCULPTEURS : LE BERNIN. — L’ALGARDE

Jamais en Italie on n’a autant sculpté que dans la période qui nous occupe. Vers le milieu du XIIIe siècle la sculpture, pour s’être faite trop sensuelle entre les mains de Cellini, de Sansovino, de l’Ammanati, avait perdu la faveur des papes de la Contre-Réforme, mais l’âge nouveau du XVIIe siècle n’a plus le même puritanisme, et la sculpture lui plaît tout particulièrement parce que, plus que la peinture, elle se prête aux grands effets décoratifs et à la somptuosité que l’on rêve désormais pour les églises et les palais.

En sculpture, plus encore qu’en architecture, un homme a dominé cet âge, le Bernin. Le Bernin est né à Naples, mais il appartenait à une famille de sculpteurs florentins, et il n’avait pas encore dix ans lorsque son père fut appelé à Rome, à la Cour pontificale. Il se rattache ainsi à Florence par les traditions de sa famille et à Rome par son éducation : :

Quand il commence à travailler il est encore trop jeune pour être distingué par le Pape, et recevoir d’importantes commandes pour les églises ; il débute au service d’un grand seigneur, le

  1. Voyez la Revue du 15 mars 1912.