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actuel, — en diminuant à proportion le nombre des bataillons ? Supprimer des bataillons pour créer des compagnies est un travail de Pénélope qu’il faut bien se garder de faire, et dont la seule idée met les militaires en fuite, les dégoûte de la formation hexagonale et les ramène à leur point de départ : le bataillon de 1 000 hommes et la compagnie de 250 hommes.

Un nouveau problème se présente alors, celui de la constitution intérieure de la compagnie. La loi de 1875 l’avait partagée en quatre sections de 60 hommes chacune, subdivisées en 8 demi-sections et 46 escouades, qu’encadrent en temps de guerre 8 sergens et 16 caporaux.

Cette articulation est-elle la meilleure, et n’est-il pas possible d’en concevoir d’autres, parmi lesquelles une d’elles, peut-être, comme plus élastique, plus maniable, plus résistante mériterait d’être sanctionnée par la loi et deviendrait la base de la nouvelle organisation ?

À cette question posée, nombre d’officiers ont répondu. Parmi les propositions les plus séduisantes qu’ils aient faites, on peut retenir celle de constituer la compagnie de guerre à deux pelotons de : 1 officier, 1 adjudant, 170 soldats, chaque peloton se subdivisant en trois sections, chaque section, en trois escouades. Le dernier terme de cette série, l’escouade de 18 soldats, ne différait pas sensiblement de l’escouade réglementaire. L’encadrement était conçu de telle sorte que chacun des lieutenans placé à la tête d’un peloton commandait une sorte de sous-unité autonome, dont les trois élémens avaient à leur tête des sous-officiers rengagés ; chaque escouade obéissait elle-même à un sous-officier d’ancienneté moindre ; le grade de caporal disparaissait. Cette dernière disposition fut reproduite dans le projet ministériel du 30 novembre 1907 ; mais le dédoublement en deux pelotons ne réussit pas à l’emporter dans les esprits sur l’idée du détriplement qu’un des rédacteurs du Journal des Sciences militaires présentait dans le même temps.

Celui-ci préconisait comme base d’organisation l’ordre ternaire, c’est-à-dire le groupement de toutes les unités par trois, en partant du noyau de 25 ou 30 hommes pris comme premier élément. Cette « cellule du combat » correspond, suivant un de nos officiers d’infanterie les plus estimés, le colonel de Grandmaison, aux conditions d’ambiance réalisées sur les champs de bataille modernes ; elle est l’enveloppe à l’intérieur de laquelle