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réagir contre la tendance des brigades de corps à l’ankylose, en instituant les généraux inspecteurs que le projet veut rétablir pour les 21 régimens de la cavalerie n° 2.

Les arrondissemens d’inspection comprenaient 3 corps d’armée, c’est-à-dire 3 brigades de cavalerie dans lesquelles le général inspecteur était chargé de veiller au maintien de l’esprit cavalier et de l’entraînement. Mais ces généraux, éventuellement destinés sans doute à commander des divisions qui auraient été constituées principalement avec des élémens pris dans les brigades qu’ils étaient chargés d’inspecter, étaient des inspecteurs et non des commandans permanens. Leur action était radicalement insuffisante et leur suppression en 1901 a été accueillie avec une indifférence, injustifiée sans doute, mais excusable.

Ce n’est pas leur rétablissement que nous proposons, loin de là. C’est leur remplacement par de véritables généraux commandant des divisions complètes avec état-major, artillerie et groupe cycliste, prêtes à entrer en campagne dès le premier jour de la mobilisation avec 24 escadrons à 130 sabres chacun, divisions composées d’élémens cohérens et permanens et non plus divisions improvisées.

Aucun prétexte ne pourra être invoqué pour ne pas leur donner la même instruction et le même entraînement qu’aux autres divisions. Dans le même régiment, les officiers changent souvent d’escadron et rien n’obligera à désigner d’avance les escadrons qui, à la mobilisation, seront prélevés pour l’infanterie.

Assurément, il faudra rompre avec quelques habitudes routinières pour s’habituer à la conception de la division à 4 brigades et de la brigade à six escadrons formant deux régimens. Mais cette objection est vraiment bien mince quand il suffit pour la vaincre de voir apparaître tangibles et prêtes à combattre les cinq belles divisions à 24 escadrons qui manquent encore à notre cavalerie pour qu’elle soit à la hauteur de sa tâche.

Une seule critique sérieuse peut nous être faite : celle de laisser trop peu de cavalerie au commandant de corps d’armée : un escadron seulement ajouté aux trois escadrons divisionnaires. Nous admettons la critique et si, d’un coup de baguette, il était possible d’augmenter assez la cavalerie pour multiplier