exacte des rapports du Trésor avec les instituts d’émission. Beaucoup de gouvernemens se font consentir des avances, en échange du privilège qu’ils octroient ; la Banque de France a fourni 200 millions, remboursables à l’expiration de sa concession, le 31 décembre 1920 ; la Banque d’Espagne prête au royaume 150 millions de pesetas jusqu’en 1921 ; la Banque d’Angleterre avance à l’Échiquier 111 015 100 livres sterling, aussi longtemps que le Parlement ou elle-même ne dénoncent pas la charte de 1844, ce que chacune des deux parties a toujours le droit de faire, moyennant préavis d’une année. La Banque d’Autriche-Hongrie est à découvert, vis-à-vis de la Cisleithanie et de la Transleithanie, de 60 millions de couronnes ; la Banque de Roumanie a versé au gouvernement 15 millions de lei, dont le remboursement a commencé ; la Banque du Japon a consenti au Trésor une avance permanente de 22 millions de yen. Ailleurs, le Gouvernement a le droit de réclamer aux banques un prêt d’un montant déterminé par les statuts, sans que ce prêt ait le caractère d’une avance permanente : tel est le cas en Italie, en Turquie. Dans d’autres pays, on prévoit le chiffre maximum des bons du Trésor que l’établissement peut être tenu d’escompter : en Belgique, il est fixé à 20 millions de francs, en Hollande à 15 millions de florins, sans intérêt. Là où il n’a point été édicté de maximum, ces escomptes de bons du Trésor atteignent parfois des sommes excessives : tel est aujourd’hui le cas du Portugal ; tel fut, à un moment donné, celui de l’Espagne, où la Banque, après la guerre contre les Etats-Unis, se trouva créancière des divers ministères, en particulier de ceux des Finances et d’Outre-Mer, pour près d’un milliard de pesatas. De toute manière, il est nécessaire de tenir compte de ces avances lorsqu’on veut établir le bilan d’un Trésor ; là où il a contracté une dette vis-à-vis des banques, vis-à-vis des porteurs de bons ou de billets d’Etat, le chiffre doit en être déduit de l’actif avant qu’il puisse être question de disponibilités véritables.
Les problèmes soulevés par les opérations de trésorerie auxquelles se livrent les États modernes, sont de nature complexe et peuvent donner lieu à des difficultés singulières, qui se rattachent à la question des droits et des devoirs des neutres, en