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Confirmation non moins énergique de la doctrine au Congrès de Toulouse d’octobre 1910 par 900 voix contre 307 et à la réunion nationale organisée en octobre 1911 à Paris par la C. G. T. Le délégué des sous-agens des P. T. T. y déclare : « Je n’ai pas de mandat. Mais nous sommes un fort groupe de camarades prêts à obéir à la G. G. T. en temps de guerre. » Et la réunion vote l’ordre du jour que voici : « Les décisions des congrès confédéraux sur l’attitude de la classe ouvrière en cas de guerre deviennent exécutoires à partir du moment où la guerre est déclarée… Les sous-comités auront pour mission d’intensifier la propagande antimilitariste et antipatriotique… La déclaration de guerre doit être pour chaque travailleur le mot d’ordre de la cessation immédiate du travail. »

Aussitôt commence une tournée de conférences contre la guerre et pour la révolution en cas de guerre. On en note une à Bordeaux (20 octobre 1911), à Alais (28 octobre), à Belfort (27 octobre), où MM. Jouhaux, Yvetot et autres commentent les décisions des Congrès. Enfin, les 24 et 25 octobre 1912, un congrès se tient pour « l’organisation de la résistance à la guerre. » La Bataille Syndicaliste, la Voix du Peuple, la Guerre Sociale développent au jour le jour cette doctrine antinationale, pour la propagation de laquelle la C. G. T. a mis sa puissance numérique au service de la minorité anarchiste.

Les Bourses et les Fédérations ne sont pas moins précises dans leurs déclarations. Les meetings et les appels de la Bourse de Paris sont innombrables. En 1912, au départ de la classe, elle organise 20 réunions. Le Congrès des Jeunesses syndicalistes du ler septembre 1912 décide que « le militarisme étant une institution de domination et de meurtre, les Jeunesses doivent le combattre de toutes leurs forces et sous toutes ses formes. »

Voilà pour les vues d’ensemble. Mais les conseils pratiques, tout comme chez les anarchistes, viennent à l’appui. À la réunion d’octobre 1911, le délégué des mineurs dit : « En cas de mobilisation, nous avons étudié les moyens pour tout arrêter. Permettez-moi de ne pas divulguer ces moyens. » La C. G. T. décide la réunion d’un congrès où « chaque organisation devra faire connaître les moyens adoptés pour s’opposer à la mobilisation. » Ce congrès, tenu en novembre 1912, et qui réunit 450 délégués, représentant 48 fédérations, 84 bourses, 1408 syndicats, examine ces moyens par corporation. Les