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du Sud paraît être inspiré des idées allemandes telles que nos voisins les ont appliquées en 1870-1871, et comme ils les appliquent fréquemment encore dans leurs manœuvres d’automne. Le dispositif du général Pau semble plus conforme aux traditions de nos grandes guerres. Il garantit plus de liberté de manœuvre au commandant de l’armée.

Les ordres donnés des deux parts diffèrent également en ce qui concerne les avions. Le chef du parti Nord a dirigé quatre reconnaissances d’aéroplanes, dont trois sur Toulouse, par Beaumont, Solomiac et Mauvezin, et une vers Muret par l’Isle-Jourdain. Le dirigeable Fleurus doit observer les débouchés à l’Ouest de la Garonne et transmettre par la télégraphie sans fil les indications qu’il recueillera.

Du côté Sud, les procédés employés furent autres. Les aéroplanes reçurent une indication très large des directions à suivre et des zones à explorer. Quant au dirigeable Adjudant-Vincenot, il dut survoler toute la vaste région comprise entre Auch et la Garonne, vers Valence[1].

Dans cette recherche des renseignemens, l’avantage paraît être resté à l’armée du Nord. Dès le matin du 12, le général Pau savait très exactement par ses aéroplanes qu’aucune colonne rouge ne marchait au Nord de la route Toulouse-Cox. D’autre part, sa cavalerie lui aurait appris qu’aucune colonne rouge n’était au Sud de la route Rieumes-Gimont[2], renseignement qui paraît d’ailleurs inexact. L’ennemi était ainsi « encadré. »

Le 12 septembre, l’armée rouge continuait son mouvement au Nord-Ouest, tout en faisant avancer sa droite. La 31e division (16e corps) passait la Save à Montaigut, dès sept heures, pour se porter vers Cox ; le reste du corps d’armée traversait la rivière à l’Isle-Jourdain pour atteindre Montbrun, Razengues, Clermont, avec une forte avant-garde à Cologne, au Nord-Ouest.

Quant au 17e corps, il passait la Save à neuf heures, la 33e division marchant sur Montferran, Frégouville, Cazaux ; la 34e sur Samatan et Lombez, avec une avant-garde commune à Gimont, tenant les hauteurs entre ce bourg et Aubiet.

La 6e division de cavalerie, au Nord d’Auch, continuait

  1. Un télégramme d’Albi a fait connaître que ce dirigeable, par suite d’une avarie, n’avait pu quitter son port d’attache le 12 septembre.
  2. D’après le correspondant des Débats, commandant de Thomasson.