Page:Revue des Deux Mondes - 1913 - tome 17.djvu/810

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’avoir mission d’inquiéter le flanc droit de l’armée bleue. Le front rouge avait sensiblement diminué, bien que, de Cox à Lombez, il mesurât encore trente-quatre kilomètres environ.

De son côté, l’armée bleue se massait à l’Ouest de la Gimone, à droite de la division coloniale restée sur ses positions de Casteron-Cumont, qu’elle achevait de fortifier. La brigade provisoire de cavalerie avait ordre de descendre vers le Sud, sur Nougaroulet, face à la division de cavalerie rouge signalée vers Auch.

Quant aux 12e et 18e corps, ils allaient également au Sud, pour venir à la hauteur de la division coloniale. Le 12e corps s’échelonnait de Monfort à l’Isle-Bouzon par Saint-Clar, avec une avant-garde à Solomiac, sur la Gimone. Le 18* se répartissait de même entre Puycasquier et Montestruc, son avant-garde à Saint-Antonin. Le front de l’armée bleue, sensiblement parallèle à la Gimone, ne dépassait guère vingt kilomètres ; ses élémens se répartissaient sur une profondeur à peu près égale, celle d’une petite journée de marche. Comme son adversaire, elle avait paru se glisser vers le Sud, en appuyant vers sa droite, tandis que l’armée rouge appuyait vers la gauche.

Ainsi que celle du 11, la journée du 12 septembre se passait sans rencontre sérieuse. Les seuls engagemens intervenus concernaient surtout la cavalerie des ailes Sud des deux partis.

Vers une heure, la brigade provisoire atteignait son objectif de Nougaroulet et y mettait pied à terre. Peu après, elle était avisée de l’approche de la division rouge, et n’avait que le temps de se mettre en selle et de prendre sa formation de combat. Au moment où la mêlée allait se produire, les arbitres intervenaient et donnaient l’avantage à la 6e division dont la charge eût été plus compacte sur une troupe de même force numérique, mais surprise dans une certaine mesure. Il fut décidé que la brigade bleue se retirerait, mais que les deux adversaires seraient neutralisés un certain temps. Ce jugement à la manière de Salomon paraît être l’équité même.

La 6e division se portait ensuite sur l’Arrats, vers l’Isle-Arne, non sans canonner à plusieurs reprises la division de droite du 18e corps, dont elle aurait, en réalité, sensiblement retardé la marche[1]. Il est vrai, assure un correspondant,

  1. Elle paraît avoir inutilement attaqué la division bleue, d’abord de flanc puis de front vers Crastes, en ouvrant le feu sur l’avant-garde qu’elle obligeait à s’arrêter et à commencer son déploiement.