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LE JARDIN DE MARIE-ANTOINETTE
AU
PETIT-TRIANON

Bien avant que vînt en France l’archiduchesse Marie-Antoinette, le Petit-Trianon tenait une place dans les chroniques de la Cour, et ses collections botaniques, classées par Bernard de Jussieu, comptaient dans les annales de la science. La maison délicieuse, créée par Gabriel pour Louis XV, attendait cependant la renommée. La Reine l’y apporta dès le premier jour qu’elle y parut. Désormais, les regards du royaume et de l’Europe se fixent complaisamment sur cette aimable résidence, où l’on n’a vu jusqu’ici qu’une annexe élégante du Trianon de Louis XIV. Marie-Antoinette y entreprend des travaux considérables, et la curiosité universelle les commente ; elle y fait son séjour favori, et chacun s’intéresse à ces lieux enchanteurs, un peu mystérieux, où la royauté, la beauté, la jeunesse, en s’éloignant du faste de Versailles, rayonnent d’un plus vif éclat.

Le don du Petit-Trianon à Marie-Antoinette fut un des premiers actes du jeune Louis XVI[1]. Il y avait un précédent à cette somptueuse libéralité conjugale. Marie Leczinska avait

  1. Sources de cette étude : Mémoires inédits du comte de Caraman, appartenant à M. le duc de Caraman. Album de plans et dessins, exécuté sur l’ordre de Marie-Antoinette pour l’archiduc Ferdinand, et conservé à la bibliothèque d’Este, à Modène. Journal du duc de Croy, publié par le vicomte de Grouchy et Paul Cottin : le Petit-Trianon, par Gustave Desjardins ; le Sentiment de la nature de J.-J. Rousseau à Bernardin de Saint-Pierre, par D. Mornet ; Essai sur l’architecture, par le P. Laugier. Ouvrages du prince de Ligne, du marquis de Girardin, de Watelet, Morel, Duchesne, Chabanon, Delille, Bertin, etc.