connaissance précise des unités fondamentales, à assurer et à vérifier la permanence et la conservation des étalons.
Les fondateurs du système métrique ne s’étaient proposé de définir légalement que les quantités qui servent à mesurer les qualités spatiales des objets (longueur, superficie, volume) et leurs masses. Mais le développement industriel du monde a introduit dans le langage courant et dans la pratique commerciale des notions qu’il n’y a pas un intérêt moins grand à voir définir rigoureusement par la loi. Tels sont la puissance des machines, le travail fourni par elles, la force, la température, les diverses modalités du courant électrique (voltage, ampérage, résistivité), la puissance lumineuse des lampes. Jusqu’ici, une certaine incohérence régnait à ce sujet dans les opérations commerciales, provenant de ce qu’on employait des unités diverses ou mal définies, et qu’il importait absolument de faire disparaître pour la loyauté et la sûreté des opérations commerciales. Pour n’en donner qu’un exemple, citons seulement ce qui se passait jusqu’ici et ce qui se passe encore pour la puissance éclairante des lampes. Qu’est-ce qu’une lampe électrique d’un certain nombre de bougies ? En Allemagne, on emploie comme unité lumineuse la bougie Hefner, qui est égale à 93 millièmes de carcel et, en Angleterre, la bougie Vernon-Harcourt qui égale 103 millièmes de carcel (soit une différence de 10 pour 100), et en France enfin, la bougie décimale, qui égale 104 millièmes de carcel. On emploie aussi et parallèlement, comme unités pratiques, l’intensité des bougies brûlantes : or la bougie brûlante française vaut 0,134 carcel, la bougie anglaise 0,105 carcels la bougie allemande 0,111 carcels (de 20 pour 100 moins lumineuse que la bougie française). Les lampes électriques allemandes dont l’intensité est indiquée en bougies semblent au consommateur de 10 à 20 p. 100 plus lumineuses que des lampes, en réalité identiques, fournies par l’industrie française. Il y avait là des anomalies intolérables.
Pouf les faire cesser, M. Fernand David, dont le trop court passage au Ministère du Commerce a été marqué par tant d’initiatives heureuses, a élaboré, d’accord avec une commission instituée par lui et composée de techniciens et de savans éminens, un projet de loi repris par son successeur, qui a été signé, il y a quelques jours à peine, au conseil des Ministres et sera sans doute adopté à bref délai par le Parlement. Ce projet, dont l’adoption rendra un véritable service au