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Ainsi, tandis que Wintzingerode et Bulow coulaient sur sa droite, Maison allait avoir devant soi les troupes du Duc de Saxe-Weimar, que bientôt sans doute renforcerait l’armée de Bernadotte. Dès le 10 février, quelques partis ennemis, cherchant à couper les communications et à entraver les approvisionnemens, commencèrent à rôder devant les places de première ligne, sommèrent Condé et Valenciennes où leurs parlementaires ne furent point reçus, et allèrent aussi tâter Landrecies. En même temps, l’ennemi se renforçait devant Maison. De Leuze, le major Hellvig poussait ses avant-postes jusqu’au village de Ramecroix, situé à une lieue de Tournai. D’Ath, le général Borstell détachait sur Audenarde 1 500 cavaliers, dont quelques-uns s’avancèrent en reconnaissance vers Courtrai. Ils furent arrêtés, poursuivis et sabrés par les gendarmes du général Henry, mais l’arrivée de forces supérieures devait contraindre Henry à abandonner presque aussitôt cette ville.

A la nouvelle que l’ennemi se portait sur Courtrai, Maison avait tout d’abord rapproché de Tournai la ligne de ses postes avancés, mais, lorsqu’il vit que l’ennemi, tout d’abord intimidé par quelques petits échecs, devenait plus entreprenant et poursuivait en forces son mouvement sur la gauche et sur le front du 1er corps, Maison sentit qu’il lui fallait dès lors serrer son armée sur Lille où ses troupes constitueraient à peu près à elles seules une garnison[1]. Le 1er corps quitta Tournai le 17 au matin, pour aller prendre position derrière la Marque, sa droite à Pont-à-Marcq, sa gauche atteignant, en arrière de la Deule, le bourg du Quesnoy. Le même jour, Penne s’établit avec 50 chevaux, un bataillon de la garde et deux pièces, à Armentières. :


V

Vers la mi-février, Bulow pénétrait en France pour aller rejoindre, par Soissons, l’armée de Blucher, mais il laissait en Belgique, aux ordres du Duc de Weimar, environ 15 000 fantassins, 2 200 cavaliers, et 32 bouches à feu. Ces forces se trouvaient alors ainsi réparties.

  1. Maison au ministre, 18 février 1814. — Archives historiques de la Guerre.