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Le 7 mars après-midi, l’ennemi attaqua simultanément les postes de Belleghem, de Sweveghem et de Harlebeke.

Borstell se présentait avec 15 000 hommes environ devant Belleghem, où commandait le général Penne. Ne pouvant opposer à Borstell une résistance profitable, Penne se replia presque aussitôt, mais en bon ordre, sur une hauteur. Apprenant à la fois que trois de ses postes étaient attaqués, mais prévoyant que le principal effort de son adversaire se produirait sur la route de Tournai, Maison, sans hésiter, se porta au secours de Penne avec trois bataillons de la division Solignac, 200 cavaliers et une batterie d’artillerie légère. Enfilées par le feu de cette batterie sur une grande profondeur, les troupes de Borstell, qui s’avançaient en colonne, s’arrêtèrent alors pour se déployer des deux côtés de la route. Sur ces entrefaites, quelques autres bataillons de la division Solignac et une brigade de la division Barrois arrivèrent de Courtrai. Maison forma ces troupes devant l’ennemi, sur une position avantageuse où il se sentait bien en mesure de soutenir un combat jusqu’à la nuit et où il attendit de pied ferme. Mais, à quatre heures et demie, Borstell, après avoir placé ses postes, se retira lentement sur Belleghem. Maison, laissant alors sur la position le général Penne, rentra à Courtrai.

Pendant que ces événemens s’accomplissaient sur la route de Tournai, d’autres se succédaient de moindre importance, sur celle d’Avelghem où le colonel de Hobe, à la tête de 3 000 hommes, avait attaqué le poste de Sweveghem, poste que défendait le général d’Audenarde avec deux bataillons de jeune garde, deux pièces et un escadron de ses lanciers. Une action s’engagea en avant de Sweveghem, action très vive durant laquelle ce jeune général parvint à repousser plusieurs fois l’ennemi qu’il reconduisit même jusqu’à une lieue du village. Mais Hobe ayant alors mis en ligne des troupes fraîches, d’Audenarde se vit rejeté sur Sweveghem. Encore aux prises avec Borstell, Maison ne pouvait alors envoyer à d’Audenarde le secours que ce général lui demandait. « Après un combat brillant, » d’Audenarde se replia jusqu’à mi-chemin de Courtrai, au moment où la retraite du gros de l’armée allemande sur Belleghem permettait enfin à Maison de le secourir en envoyant à lui Barrois[1]

  1. Historique des opérations du 1er corps d’armée en Belgique pendant l’année 1814 : Annotations du général Maison.