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Page:Revue des Deux Mondes - 1914 - tome 20.djvu/586

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canons, et qui serviraient à merveille ses desseins sur l’organisation méthodique de ses opérations de blocus.

Souhaitons que, sur ce point essentiel, la lumière se fasse enfin dans les milieux qui dirigent nos affaires militaires.


En résumé, les nouveaux croiseurs cuirassés allemands, ceux que l’on nomme de préférence « croiseurs de combat » et qu’il serait plus logique d’appeler « cuirassés rapides, » afin de ne point particulariser dans la dénomination de l’engin un rôle que, précisément, on est décidé à étendre ; ces croiseurs, disons-nous, sont de remarquables instrumens de guerre maritime et qui résolvent, autant qu’il est possible, le difficile problème de l’adaptation du bâtiment armé à des fins très diverses, aux opérations stratégiques comme aux opérations tactiques, à la guerre du large comme à la bataille rangée près des côtes.

Si elle s’arrête dans la voie de la construction des unités de cette catégorie au moment même où sa rivale s’y engage avec le plus d’ardeur, l’Angleterre commettra une faute qui pèsera lourdement sur les événemens de guerre en mettant, au bout de très peu de temps, son corps social tout entier en état de crise économique suraiguë.

En s’obstinant à refuser à sa nouvelle flotte ce précieux type de bâtiment, — comme si l’on pouvait faire fi de la nécessité d’un judicieux « assortiment » et, par exemple, ne composer une armée que d’infanterie, ou d’artillerie !... — la France ne court pas beaucoup moins de risques que la Grande-Bretagne, car le moment viendra vite où il lui sera indispensable de recourir, pour soutenir la guerre, aux arrivages par voie de mer et où ces arrivages seront irrémédiablement interceptés.

Nous venons de donner l’avertissement. Aux intéressés d’aviser..