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Page:Revue des Deux Mondes - 1914 - tome 20.djvu/680

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d’une école de pédagogie ! Le jury a pour rôle de tenir compte du mérite professionnel des candidats, et en particulier de leur talent d’exposition sous tous ses aspects. Pourquoi s’inquiéterait-il des méthodes qui ont permis de l’acquérir ?

La Chambre a décidé récemment que les candidats admis à concourir pour devenir professeurs spéciaux d’agriculture, devraient posséder les diplômes d’ingénieur agronome (Institut agronomique) ou d’ingénieur agricole (Ecoles nationales d’Agriculture). Pourquoi imposer cette condition et s’inquiéter de l’origine des candidats ?

Un excellent agriculteur, pourvu des diplômes de nos Facultés des Sciences, sera-t-il écarté d’avance comme indigne, parce qu’il n’a pas suivi les cours d’une Ecole spéciale hors de laquelle, paraît-il, il n’y a pas de salut ? Nous ne saurions admettre et approuver cette solution, que tous les esprits vraiment libéraux doivent repousser. C’est au jury, et à lui seul, sans le contrôle du ministre, qu’il appartient de choisir les meilleurs candidats, de les éprouver, de les distinguer, sans exiger un titre spécial, une sorte d’étiquette dont la nécessité ne s’impose pas.

Que l’on multiplie au besoin les épreuves du concours et notamment les leçons faites et préparées dans les conditions mêmes où le futur professeur serait placé s’il était pourvu d’une chaire quelque temps après.

Les juges chargés d’apprécier le mérite des candidats ne sauraient manquer de reconnaître le talent d’exposition des plus dignes, et d’écarter au contraire tous ceux qui ne savent ni faire une bonne leçon, ni se mettre à la portée de l’auditoire spécial, auquel ils doivent s’adresser plus tard.


LE RECRUTEMENT DANS LES ÉCOLES SUPÉRIEURES

Ce problème paraît avoir préoccupé spécialement les auteurs du projet de loi et le rapporteur lui-même. Ce dernier signale longuement et avec insistance les difficultés que présente le recrutement dans les Ecoles nationales, et l’insuffisance relative de la préparation des candidats au point de vue de la culture générale.

Nous sommes tout à fait d’accord avec la Commission de l’agriculture et son rapporteur pour regretter que le nombre des candidats ne soit pas plus élevé et que les admissions ne