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Page:Revue des Deux Mondes - 1914 - tome 20.djvu/687

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CONCLUSION

Les développemens qui précèdent comportent une conclusion qui sera brève.

L’agriculture n’est plus aujourd’hui l’industrie traditionnelle dont on pouvait encore, il y a un demi-siècle, trouver les règles et apprendre les procédés dans les Géorgiques ou dans le Théâtre d’Olivier de Serres. L’emploi des matières fertilisantes, l’usage des outils et des machines les plus variés, l’adoption des méthodes nouvelles appuyées constamment sur des observations ou des recherches scientifiques, à propos de l’élevage du bétail ou de la transformation de ses produits, tout nous démontre que l’agriculteur doit s’éclairer et s’instruire, s’il veut cultiver avec profit.

L’organisation actuelle de l’enseignement répond visiblement à ces besoins nouveaux.

Les critiques qu’on lui adresse ne visent que le fonctionnement de cet organisme, et non pas son objet, ou le cadre de l’enseignement considéré dans son ensemble.

L’instruction élémentaire des populations rurales est, dit-on, insuffisante. Il est nécessaire de la compléter pour répandre, en quelque sorte à profusion, la lumière et les vérités appuyées sur l’observation des faits. L’enseignement agricole post-scolaire répond à cette préoccupation légitime. Nous craignons, avons-nous dit, que les instituteurs chargés de ces cours complémentaires, ne plient sous le faix, et ne possèdent pas toute la compétence nécessaire. Nous redoutons, à vrai dire, l’indifférence des élèves, leur défaut d’assiduité, les préventions des parens hostiles, comme par instinct, à tout enseignement oral, à toute intervention d’un « professeur. » Nous ne croyons pas que les conférences post-scolaires soient, en outre, capables de retenir aux champs ceux qui espèrent trouver ailleurs plus de bien-être ou de plaisirs.

L’expérience seule nous instruira et nous permettra de porter un jugement. Le but que l’on vise justifie tous les efforts, et la même conclusion s’impose encore à propos des autres écoles élémentaires que le récent projet de loi voudrait voir mieux outillées et plus fréquentées.

Cette question du recrutement a soulevé une émotion que nous trouvons excessive. Non seulement la démocratie rurale ne