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On évalue à-200 millions de lei (francs) le capital fixe des industries roumaines, dont une moitié est employée dans l’industrie subventionnée, un quart dans l’industrie libre et un autre quart dans les manufactures de l’État. Le capital de roulement est d’environ 150 millions. Les ouvriers sont au nombre de 35 000, le personnel technique et administratif comprend 2 000 individus. Les matières premières employées proviennent, pour près des quatre cinquièmes, du pays ; le surplus est fourni par l’étranger. Les manufactures de tabac et les usines métallurgiques de l’État sont celles qui achètent la plus forte proportion de produits du dehors, sous forme de tabacs d’Orient et de métaux destinés à être transformés. On évalue à 300 millions de francs environ la valeur de la production des industries, réparties entre 500 établissemens. Plus d’un tiers émane de l’industrie de l’alimentation, c’est-à-dire de moulins, de fabriques de sucre et de glucose, des distilleries, des brasseries, ce qui s’explique aisément par la prépondérance de l’élément agricole en Roumanie. L’industrie du pétrole et de ses dérivés occupe le second rang. L’industrie qui vient en troisième ligne est celle de la construction ; les scieries en représentent la moitié. L’industrie textile vient au quatrième rang, avec les tanneries, fabriques de draps et de tricots, de cotonnades, de cordages. Enfin les fabriques de papier, de cellulose, de cartons, les imprimeries constituent le cinquième groupe par ordre d’importance.

A diverses reprises, l’Etat s’est efforcé de provoquer par des mesures législatives la création de fabriques, La loi de 1887 « pour l’encouragement de l’industrie nationale » promettait à tout établissement possédant un capital fixe d’au moins 50 000 lei la concession gratuite d’un terrain pouvant aller à 5 hectares, l’exemption de tout impôt envers l’Etat, le district et la commune, certaines franchises de douane, une réduction de transport de 45 pour 100 sur les chemins de fer pour les produits fabriqués, et de 30 pour 100 pour les matières premières entrant en fabrique. La loi du 4 juin 1906 a accordé aux filatures de chanvre et de lin certains avantages spéciaux, notamment l’exemption de droits d’entrée, pendant dix ans, sur des quantités déterminées de chanvre et de lin roui. Une autre loi de la même année a concédé l’exploitation des joncs et roseaux des marécages du Bas Danube qu’on voulait utiliser pour la fabrication de la cellulose. La loi sur les brevets d’invention du