Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1914 - tome 21.djvu/232

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Environ six ou sept années, jusqu’à un minimum et recommencer indéfiniment le même cycle. Le dernier maximum des taches solaires a eu lieu en 1901 ; le minimum précédent en 1901 : le dernier minimum a eu lieu, l’an passé, et il semble qu’actuellement la courbe ait déjà repris sa marche ascendante. On a fait des efforts inouïs pour arriver à découvrir la cause de cet étrange phénomène qui, comme la respiration gigantesque de je ne sais quel monstre interne, déchire périodiquement la surface du soleil, pour la laisser s’apaiser ensuite et qui recommence indéfiniment. On a voulu incriminer l’action attractive combinée des grosses planètes sur le noyau solaire, bien d’autres choses encore. Aucune de ces tentatives n’a abouti, et nous sommes, il faut l’avouer, dans l’ignorance la plus complète des causes qui font de notre soleil, non une étoile fixe, mais une étoile variable, analogue à tant d’autres que le photomètre décèle au fond des deux. C’est d’autant plus regrettable que tous les autres phénomènes du Soleil, tous ceux qu’on a découverts récemment dans son atmosphère, notamment son curieux magnétisme, sont, comme bien des phénomènes terrestres, sous la dépendance étroite de cette périodicité undécennale de l’activité solaire.

Du moins, par l’exposé de ces découvertes, dont il nous reste à parler maintenant, il apparaîtra sans doute que, s’il n’y a rien de neuf sous le Soleil, — à ce que dit la sagesse des nations, — en revanche, depuis quelque temps, il y a beaucoup de nouveau sur le Soleil lui-même.


Charles Nordmann.