Page:Revue des Deux Mondes - 1914 - tome 22.djvu/189

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mayotte, Nossi-Bé, Diego possédaient de ces cases, symboliquement nommées « convalescences. »

Nos pères avaient donc reconnu l’utilité de la cure d’altitude, nous n’avons pas assez suivi l’exemple qu’ils nous léguaient ; mais les richesses latentes qu’offrent nos diverses possessions pour l’établissement de stations de repos sont cependant si considérables qu’il nous faudrait peu d’efforts pour égaler les autres peuples. La nature généreuse nous offre un peu partout en effet de magnifiques emplacemens où dresser les sanatoria d’altitude qui doivent remplacer aujourd’hui les anciennes « convalescences. »

Nos Antilles possèdent dans l’île de la Guadeloupe, à 900 mètres d’altitude, le camp Jacob, qui n’est guère qu’une caserne. Le climat de ces îles est chaud, mais une occupation séculaire en a rendu peu à peu les effets moins nuisibles, grâce aux grandes facilités de vie et au confort dont on peut s’y entourer.

L’ile de la Réunion est mieux partagée. Deux stations d’altitude existent déjà sur ses mornes élevés, mais elles ne sont pas aménagées.

Cilaos est pourvue d’eaux chaudes abondantes. Salazie, dont les eaux sulfureuses jaillissent à 876 mètres d’altitude, possède une organisation un peu moins rudimentaire que sa voisine. On a pu voir précédemment combien l’état sanitaire de la localité laisse encore à désirer. Or la mise en état de la station lui permettrait de rendre des services considérables. Les dépenses consenties à cet effet ne seraient pas improductives, car les baigneurs de Maurice et des Seychelles viendraient en nombre fort appréciable, s’ils savaient devoir y trouver le confort et les soins nécessaires.

Nos nouvelles possessions sont moins bien pourvues que les anciennes, la nature les a cependant plus favorisées encore. Madagascar offre les meilleures conditions possibles pour la création de sanatoria. Après avoir rappelé pour mémoire les installations tout à fait rudimentaires de la montagne d’Ambre, près de Diego et de Nossi-Comba, voisine de Nossi-Bé, il convient de décrire plus longuement Antsirabé.

Cette localité, peu connue en dehors de la grande île, possède des sources froides bicarbonatées sodiques dont la composition rappelle celle des eaux de Vichy et d’abondantes sources chaudes carbonatées calciques. Elle constitue de plus une station