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pour les filles, la Congrégation de la Mère de Dieu, les Filles de la Charité, les Sœurs de la Mission africaine de Lyon, les Dames du Bon Pasteur et les Sœurs de Notre-Dame de la Délivrance : la plupart de ces Congrégations possèdent de nombreuses écoles dans toute l’Egypte. Seuls les PP. Jésuites se sont bornés aux deux grandes villes, le Caire et Alexandrie, où ils ont fondé des collèges d’enseignement secondaire, qui s’adressent, comme leurs établissemens européens, à peu près exclusivement à une clientèle bourgeoise plutôt aisée. Il est vrai, en revanche, que ces mêmes Pères entretiennent et dirigent, par l’intermédiaire des Religieuses du Sacré-Cœur de Jésus et de Marie, ou même de professeurs laïcs, une trentaine de petites écoles primaires échelonnées en Haute-Egypte, de Minieh à Louqsor, à l’usage des indigènes et absolument gratuites.

Ainsi les Jésuites restent fidèles eux aussi à la règle que se sont fixée toutes les Congrégations enseignantes d’Egypte et qui consiste à ouvrir toujours à côté de l’école payante, dès qu’elle fait ses frais, une école gratuite, et à étendre ainsi le plus qu’il est possible l’aire de leur influence.

A côté de ces écoles congréganistes françaises, il en est aussi un grand nombre de laïques qui, depuis longtemps déjà, ont fait preuve d’une belle vitalité. Ce sont, soit de petites écoles primaires pour garçons et filles, soit des écoles secondaires de filles, soit même, comme le collège français Esnault, du Caire, des institutions correspondant à ce que nous appellerions, en France, une école primaire supérieure.

On voit par-là que, jusqu’à ces toutes dernières années, les deux collèges des Jésuites, au Caire et à Alexandrie, étaient les seuls établissemens français d’enseignement secondaire à l’usage des garçons que l’on trouvât en Egypte. C’était vraiment trop peu. Aujourd’hui, cette lacune est comblée par la fondation et par le succès des trois lycées français du Caire, d’Alexandrie et de Port-Saïd. Ces lycées ont été créés dans des circonstances et dans un esprit assez différent. A Port-Saïd, ce fut sous la pression de nécessités impérieuses. Il n’y avait, dans cette ville, comme établissement français, qu’une école des Frères, où l’on pouvait faire d’excellentes classes primaires, mais où l’on ne i pouvait aborder avec fruit des études plus hautes. Or, Port-Saïd est devenue, assez vite, une grande ville de 60 000 habitans, où