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Page:Revue des Deux Mondes - 1914 - tome 22.djvu/712

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sensiblement plus graves, n’osa pas soulever de conflit avec la souveraine schismatique. Il régularisa après coup les réformes de la Tsarine et il usa pour cela de ce même procédé des délégations auquel les évêques de France lui conseilleront de recourir pour baptiser la Constitution civile du clergé. Le grand crime des Constituans aux yeux de Pie VI ne fut pas de faire la Constitution civile, ce fut de faire la Constitution tout court. Il suffit de lire ses brefs pour en être convaincu.

La vraie raison du conflit fut d’ordre tout politique. On ne peut condamner la Constituante qu’en donnant une adhésion implicite à la thèse du despotisme théocratique. Sur la question religieuse, l’archevêque d’Aix, Boisgelin, a dit le dernier mot : « Le principe de la Cour de Rome devait être de faire tout ce qu’elle devait faire et ne différer que ce qui pouvait être moins pressant et moins difficile. Quand il ne manque que des formes canoniques, le Pape peut les remplir, il le peut, il le doit. » (Lettre au Roi, 25 décembre 1790.) Ce jugement de Boisgelin sera celui de l’histoire.

Veuillez, je vous prie, Monsieur le Directeur, publier cette réponse dans votre prochain numéro, et agréer l’expression de ma haute considération.


Signé : ALBERT MATHIEZ.