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ces bâtimens (600 tonnes en surface, 950 en plongée ; 15 n. en s., 12 n. en pl.) sont d’un type très récent et dont on dit beaucoup de bien, le type Boubuof.

Pour mémoire : plusieurs transports, bâtimens auxiliaires, convoyeurs d’escadrilles, canonnières côtières, yachts, etc.

De grands efforts ont été faits depuis la guerre contre le Japon pour améliorer, sinon au point de vue du recrutement, du moins en ce qui touche l’instruction technique et l’entraînement professionnel, le corps des équipages de la marine russe. On se rappelle sans doute que ces efforts furent traversés, il y a quelques années, par des mutineries qui prenaient leur principe dans la propagande des partis anarchiques. L’escadre de la Mer-Noire fut particulièrement victime de ces agissemens. Des mesures énergiques rétablirent bientôt l’ordre et la discipline et il ne reste de cette crise que le souvenir, déjà presque effacé, d’une épreuve pénible. Quant au corps des officiers, il est plus nombreux, plus homogène, exercé d’ailleurs d’une manière plus continue et plus méthodique que dans la période qui précéda la guerre de 1904. On est en droit d’attendre beaucoup du personnel de la flotte de la Mer-Noire.

La seule base d’opérations offensives de cette flotte est toujours Sébastopol, devenu un grand et puissant arsenal, à qui sa position au Sud de la Grimée donne le plein commandement du Pont-Euxin. Nikolaïev n’est plus qu’un port de construction, mais dont les défenses extérieures, à la bouche du Dnieper, valent celles de Sébastopol même.

En somme, si l’organisation définitive de la flotte méridionale de la Russie se trouve malheureusement un peu en retard sur les événemens, l’escadre de combat qui va se mesurer avec la flotte turque n’en est pas moins dans un état de supériorité-qui autorise largement l’espoir de triomphes aussi éclatans que ceux de Sinope et de Tchesmé.

On ne peut douter toutefois qu’en faveur du corps de bataille de la marine ottomane, l’appoint d’unités de la valeur du Gœben et du Bresiau n’ait une valeur considérable. Mais les Russes ont pour eux des contre-torpilleurs et des torpilleurs dignes de ceux qui se distinguèrent si bien dans la guerre de 1877-78 ; ils ont, de plus, des sous-marins bien entraînés, alors que leurs adversaires n’en ont pas du tout, à moins que les Allemands réussissent à en amener quelques-uns dans la Corne