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L’impôt dit industriel, qui frappe les opérations commerciales, les exportateurs, les courtiers et notaires de bourse, serait augmenté de 50 pour 100 ; les certificats de première guilde (classe de marchands) seraient portés de 75 à 100 roubles, et ceux de seconde guilde de 30 à 40 roubles. L’impôt sur les capitaux et l’impôt sur les bénéfices des entreprises qui publient des bilans serait augmenté de moitié, sans toutefois jamais dépasser 30 pour cent. Les entreprises non obligées à la publicité paieraient 7 pour 100 de leurs profits. Les droits sur les assurances seraient majorés de 50 pour 100 ; le prix du papier timbré augmenté, ainsi que le tarif des timbres proportionnels. L’accise sur les fabriques de bière serait de 6 roubles, au lieu de 3, par pond (environ 16 kilogrammes) de malt ; sur les allumettes elle serait doublée. Une surtaxe sur les billets de voyageurs serait établie en faveur de la Croix-Rouge, à raison de 20 copecks (centième de rouble) par billet de lre classe d’une valeur d’au moins 2 roubles ; de 15 copecks par billet de 2e classe d’une valeur de 2 roubles ; de 10 copecks par billet de 3e classe d’une valeur de 3 roubles.

Après avoir proposé ces augmentations, le ministre demande que les patrimoines de ceux qui seront morts au service de la Russie, dans la présente guerre contre l’Allemagne et l’Autriche, soient transmis à leurs héritiers libres de tout droit de succession.

Il suggère d’autre part l’établissement d’une taxe militaire, à réclamer de ceux qui sont libérés du service, ou versés directement dans la réserve ou la territoriale sans passer par l’armée active. Il demande le vote du projet d’impôt sur le revenu déposé à la Douma en 1913 et duquel il attend un rendement de 150 millions. Les augmentations seront temporaires et devront disparaître après la guerre : elles ne sont proposées que pour l’exercice 1915. Grâce à ces ressources, le budget ordinaire sera équilibré ; quant aux dépenses extraordinaires, elles seront prélevées tout d’abord sur l’encaisse du Trésor, qui sera reconstituée plus tard à l’aide d’emprunts. Dès maintenant, l’État a émis 300 millions de roubles de Bons du Trésor 5 pour 100, qui ont été entièrement souscrits par la seule place de Moscou.