Page:Revue des Deux Mondes - 1914 - tome 24.djvu/535

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LES
OPÉRATIONS MARITIMES

GUERRE DE CÔTES ET GUERRE DU LARGE

Nous avons eu pendant quelques semaines, sur le littoral de la Belgique, la véritable guerre de côtes, telle qu’on la pratiquait autrefois, lorsque, par exemple, la flotte anglaise inquiétait de son feu, à la bataille des Dunes, entre Nieuport et Dunkerque, — on se bat toujours aux mêmes endroits, — l’armée espagnole que dirigeait un prince français, le Grand Condé, momentanément égaré par sa haine pour Mazarin.

Cela se passait en 1658 (14 juin). Aujourd’hui, c’est une force navale anglo-française qui est venue flanquer l’aile gauche de nos alliés les Belges et battre violemment l’aile droite allemande, acharnée à s’ouvrir par Nieuport le chemin de Dunkerque.

Quand on publia la nouvelle de cet intéressant épisode de guerre, les télégrammes anglais parlaient d’un groupe de canonnières. Ce terme, très général en soi, mais très précis et significatif pour les marins, étonna quelque peu ceux qui savaient que l’Amirauté ne disposait pas de petits bâtimens présentant, avec un faible tirant d’eau, nécessaire au milieu des bancs de Flandre, une puissance offensive et défensive sérieuse, de gros canons et une bonne cuirasse.