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Page:Revue des Deux Mondes - 1915 - tome 25.djvu/484

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s’assurer que ce bon conseil sera suivi ? Quelque délicates que soient ces questions, elles ne sont pas insolubles, pour peu qu’on y apporte, comme c’est ici le cas, une égale bonne volonté de part et d’autre. Au moment où nous écrivons, nous ne connaissons pas encore la réponse du gouvernement anglais, mais on annonce qu’elle va être publiée, et nous sommes convaincu qu’elle sera à la fois ferme et conciliante. La Hollande, elle aussi, a été mêlée à cette affaire. Nous avons eu, au début de la guerre, quelques difficultés avec elle, qui ont été depuis dissipées. La presse en a rendu compte d’une manière inexacte, ou du moins incomplète. Il n’est pas aussi facile qu’on semble le croire de prendre du jour au lendemain des mesures efficaces contre la contrebande de guerre. La Hollande les a prises pourtant ; elle y a mis la sévérité nécessaire et le but a été atteint autant qu’il peut l’être. Nous nous sommes d’ailleurs entendus avec elle pour cela. La Hollande, quoi qu’on en ait dit quelquefois, pratique loyalement les devoirs de la neutralité et peut-être y a-t-elle plus de mérites que d’autres dans la situation géographique où elle se trouve.. Nous n’en demandons pas davantage aux pays neutres pour que l’Allemagne trouve, dans un temps prochain, de grands embarras à se ravitailler. Sur ce point, comme sur tant d’autres, la prolongation de la guerre lui est beaucoup plus défavorable qu’à nous.


C’est la conclusion à laquelle nous revenons toujours, parce que tout nous y ramène : la patience doit être notre arme principale. Il est bon de le rappeler au moment où les Chambres se réunissent. Elles ne sont pas naturellement patientes, mais le pays non plus ne l’était pas et il l’est devenu. Nous ne demandons aux Chambres, à cet égard comme à tous les autres, que d’être la vraie représentation du pays, d’oublier ce qui nous divise, de se tenir à ce qui nous unit. Elles l’ont fait jusqu’ici : pourquoi ne continueraient-elles pas ? On a exprimé à cet égard des soupçons qui les ont assez naturellement irritées ; mais des défenseurs ardens se sont portés garans pour elles : nous souhaitons vivement qu’elles justifient leur confiance et nous ne demandons qu’à la partager,


FRANCIS CHARMES.


Le Directeur-Gérant,

FRANCIS CHARMES.