Page:Revue des Deux Mondes - 1915 - tome 26.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ils se relient à la côte, il a fallu opérer un immense travail de remblayage, permettant d’établir, le long du littoral, un terre-plein qui a donné le moyen de reporter les quais par des profondeurs d’eau très considérables ; on a comblé, en arrière de ces quais, à l’aide des sables et de vases recueillis durant les dragages effectués dans le chenal de l’entrée du port ; ce chenal a été porté à une profondeur de 10 mètres à mer basse, de manière à répondre aux besoins des plus grands navires qu’on soit exposé à recevoir dans ces mers.

Le plan primitif a prévu l’établissement, à l’intérieur de cette rade artificielle, de 40 grandes darses destinées soit au commerce, soit aux dépôts de charbon, de pétrole, soit à la marine de guerre exclusivement. La pierre ne manquait point pour exécuter les travaux ; on s’est contenté de s’attaquer à l’une des parties des collines qui dominent la ville, et que l’on avait reliées par chemin de fer aux travaux du port. Bien entendu, on a élevé deux grands phares pour éclairer l’accès de la rade. On a rapidement doté le port d’appareils perfectionnés pour l’embarquement des charbons provenant des exploitations minières allemandes de l’intérieur de la province. C’est donc une installation maritime de premier ordre que les Allemands viennent de perdre.

Ce qui devait aider puissamment le port commercial à prendre un développement des plus sérieux, ce n’est pas seulement la voie ferrée qui allait très rapidement le relier à certains centres industriels nouveaux, et aux régions indigènes de la province du Chantoung ; c’est aussi ce fait, que, avec une compréhension très claire des nécessités économiques et commerciales, on n’a pas tardé à faire de Tsing-Tao un port franc. On a décidé d’admettre en franchise de droits toutes les marchandises, quelle que fût leur origine. Dans le courant de l’année 1899, le gouvernement a signé, avec le gouvernement chinois, une Convention douanière, en vertu de laquelle les marchandises importées à destination de la Chine et traversant seulement le territoire du protectorat, ne devaient payer que les taxes douanières chinoises. Pour les marchandises d’origine chinoise provenant d’un port chinois et débarquant à Tsing-Tao à destination de la Chine, il n’était perçu que la moitié des droits. Quant aux marchandises importées pour les besoins du territoire même, elles étaient admises en franchise, et aucun