1870, quelques-uns assistent actuellement à celle de 1914. Toute leur existence a oscillé entre ces deux pôles : ils ont vécu pour réparer le passé, pour préparer l’avenir. Jusqu’à présent, nous pouvions douter si nous avions bien rempli notre tâche ; mais aujourd’hui la démonstration est commencée et s’achève sous nos yeux éclairés par l’aube de la victoire. La jeunesse qui est au front se montre admirable d’énergie, de bravoure, d’endurance ; elle a conservé toutes les vertus de la race et y a ajouté des qualités nouvelles ; le monde émerveillé acclame ces jeunes héros dans le cœur desquels bouillonne le meilleur du vieux sang français. Notre génération croira avoir assez fait pour le pays si elle lui a légué, en partant, une génération valant mieux qu’elle-même. Dans la chaîne impérissable que forme l’histoire de la patrie, notre propre chaînon avait été faussé et presque brisé : nous l’avons vaillamment ressoudé et nous y avons ajouté un nouvel anneau mieux trempé, plus résistant et plus fort.
HEBRARD DE VILLENEUVE.