monnayés ou d’or en lingots, on n’a de certitude que pour l’encaisse des instituts d’émission, qui publient des bilans à date fixe ; celle des banques privées, des banquiers et des particuliers, est un facteur inconnu : on arrive à le dégager en calculant la différence entre l’encaisse des instituts d’émission et le chiffre total des espèces qui ont été introduites ou frappées dans le pays. Voici à cet égard quelques indications :
Instituts d’émission | Circulation dans le pays | Total | |
---|---|---|---|
France | 4 200 | 2 800 | 7 000 |
Angleterre | 2 100 | 1 000 | 4 100 |
Russie | 4 600 | 2 000 | 6 600 |
Allemagne | 3 000 | 2 000 | 4 000 |
Autriche-Hongrie | 1 000 | 500 | 1 500 |
La Triple Entente dispose donc de 18 milliards d’or, tandis que la Double Alliance arrive à peine au tiers de ce chiffre.
La statistique des dépôts de banque est plus difficile à établir que celle des métaux précieux. D’une façon générale, depuis le début des hostilités, les dépôts dans les banques particulières ont diminué, sauf en Grande-Bretagne, tandis que ceux des instituts d’émission ont augmenté. Parmi les bélligérans, l’Angleterre est celui chez qui la somme de ces dépôts est de beaucoup la plus élevée. Elle est, pour l’ensemble du Royaume-Uni, d’environ 25 milliards de francs, tandis qu’elle n’atteint probablement pas 10 milliards en France. Ceux des Caisses d’épargne ont une tendance à diminuer, sauf en Russie, où l’interdiction de la consommation de l’alcool a eu les plus heureux effets sur la constitution de l’épargne populaire, et où les statistiques accusent régulièrement, depuis le mois de septembre 1914, un excédent notable des dépôts sur les retraits. Les chiffres des dépôts aux Caisses d’épargne ne sont du reste pas comparables entre eux, au point de vue qui nous occupe, à cause de la diversité de la législation qui les régit dans le différens pays. Suivant qu’ils sont conservés en compte courant à vue au Trésor, ou employés en fonds d’État, en autres valeurs, ou immobilisés en prêts hypothécaires, ils représentent, pour une partie plus ou moins forte, des disponibilités à faire entrer en ligne de compte dans l’évaluation de celles de la nation.