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pas dans leur portefeuille encore plus de valeurs britanniques, américaines et espagnoles, dont les coupons fourniraient, dans une mesure encore plus large, les sommes nécessaires aux paiemens que nous avons à effectuer dans ces trois pays.

Un ministre anglais déclarait l’autre jour à la Chambre des Communes qu’avec leurs seuls placemens étrangers, la France et l’Angleterre pouvaient défrayer le coût de la guerre, l’une pendant trois ans, l’autre pendant cinq ans. L’Allemagne, qui a systématiquement écarté ce genre de valeurs depuis nombre d’années, n’a pas à cet égard les mêmes ressources, l’Autriche encore moins. C’est un élément de supériorité qui s’ajoute aux autres que nous possédons, et qui doit augmenter encore notre confiance dans le résultat final.

Sachons seulement nous servir de nos richesses ; mobilisons-les ; surtout ne thésaurisons pas. Versons notre or à la Banque de France. Souscrivons aux Bons du Trésor et aux obligations de la Défense nationale. Concentrons entre les mains du gouvernement toutes nos ressources disponibles, de façon à lui donner, au point de vue économique, la pleine sécurité que la vaillance de nos enfans et l’habileté de leurs chefs lui assurent au point de vue militaire.


RAPHAËL-GEORGES LÉVY.