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Ces raisonnemens nous ont occupés jusqu’à Londres, où la Reine était décidée à profiter de l’hospitalité de M. Taylor. Il nous a reçues, vers huit heures, avec sa bonne grâce triste et son ton mélangé d’emphase et d’ennui. La Reine lui a fait de la peine en s’excusant de ne pouvoir paraître à un concert qu’il donne demain et auquel il comptait bien qu’elle assisterait.


Samedi 6 août.

Nous partons dans quelques heures, n’ayant fait autre chose hier que courir la ville pour les adieux et que distribuer des cadeaux. Un chapeau et un cachemire à la princesse Murat. Un camée à la duchesse de Saint-Alban. Une médaille à M. Augustein, qui peut-être viendra nous voir à Arenenberg. Des épingles, des broches à tous les Taylor.

Le dîner, le soir, chez lady Tankarville, n’était encore qu’une cérémonie d’adieu, car la maîtresse de maison avait eu l’attention de réunir des amis de la Reine désireux de la revoir une dernière fois.

Je comprends ce matin, dans nos derniers emballages, trois portraits que le peintre n’a eu garde de laisser inachevés, et je paye l’artiste. C’est un premier trou dans ma bourse de voyage et nous ne sommes pas encore partis.


VALERIE MASUYER.