L’entrée en ligne de l’Italie, la durée de l’opération des Dardanelles, dont il n’est pas aisé de fixer le terme, peut-être aussi l’éventualité d’un changement d’attitude sur le théâtre d’opérations du Nord, changement dont l’intérêt apparaît de plus en plus à mesure que se précisent les visées allemandes sur la Courlande, sur Riga, sur Reval bientôt, et, qui sait ? sur Petrograd…, toutes ces raisons font admettre que d’importantes modifications vont se produire dans la distribution des forces navales des Alliés.
Du côté des deux empires germains, s’il ne peut pas y avoir, à proprement parler, de distribution nouvelle des escadres, il convient de considérer les modifications qui peuvent se produire dans la mise en jeu de la force navale du fait de l’augmentation sensible, — en Allemagne, surtout, — des unités de combat des divers types.
Ce n’est évidemment pas s’avancer beaucoup, ni risquer de commettre une indiscrétion, que de supposer que le concours actif des flottes anglaise et française a été pleinement accordé à notre nouvelle alliée, l’Italie, en vue d’opérations décisives dans l’Adriatique. Quelles seront ces opérations ? Il est aussi aisé aux lecteurs avertis de la Revue de l’imaginer qu’il me serait peut-être difficile de l’écrire, bien que les hypothèses que je serais conduit à émettre ne dussent rien apprendre à l’adversaire. Mettons tout simplement que la flotte italienne forme l’extrême aile droite de la grande armée qui opère, face à l’Est,