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Page:Revue des Deux Mondes - 1915 - tome 28.djvu/819

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sans couronne de l’Ouest, » où il exerçait une influence sans rivale, devait être l’orateur de cette réunion. Le général Botha, prévenu, persuada à son ancien compagnon d’armes d’employer son influence à calmer cette dangereuse excitation populaire. Le général De la Rey exhorta donc ses auditeurs au calme et leur conseilla d’attendre les événemens. Son discours fut suivi « d’un silence étrange et extraordinaire[1]. » Le danger paraissait écarté ; il n’était que momentanément conjuré.

Le Parlement était convoqué pour le 9 septembre en session extraordinaire. Le gouvernement devait lui exposer les engagemens qu’il avait pris et lui demander les crédits nécessaires pour les exécuter. Au point de vue militaire, l’Union était en état de les remplir. Dans sa session de 1912, le Parlement avait voté une loi militaire ayant pour base le principe, traditionnel chez les populations boers, du service personnel de 17 à 60 ans. Comme il serait inutile et trop onéreux de donner l’éducation militaire à toute la population en état de porter les armes, la loi ordonne l’enrôlement de 50 pour 100 seulement des hommes soumis à l’appel. La période d’instruction, fixée entre 21 et 25 ans, comporte quatre convocations, de 30 jours la première année et de 21 jours pour les trois années suivantes. La petite force permanente, ou police montée, de 2 500 hommes, peut être appelée en tout temps à servir hors de l’Union. Les « citizen forces, » active et réserves, peuvent être convoquées en tout temps pour réprimer les désordres à l’intérieur, et, en cas de guerre, être appelées au service actif dans tout le territoire de l’Afrique du Sud. La loi était entrée en application aussitôt votée, et un collège militaire avait été organisé à Blœmfontein pour l’instruction des officiers.

Le premier ministre présenta au vote du Parlement une résolution exprimant la reconnaissance des « obligations de l’Union comme membre de l’Empire britannique » et assurant le Roi de « sa détermination à prendre toutes les mesures nécessaires pour défendre les intérêts de l’Union et coopérer avec le gouvernement impérial pour assurer la sécurité et l’intégrité de l’Empire. » — « Nous formons aujourd’hui, disait le général Botha, partie de l’Empire britannique. Nous sommes ses

  1. Voyez sur la rébellion : « Union of South Africa ; report on the outbreak of the rebellion and the policy of the government with regard to its suppression. Bluebook, Gd 7874.