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LES ÎLES DE LA CÔTE ALLEMANDE

Quand tous les Français, au moins deux fois par jour, se penchent anxieusement sur les cartes de l’Europe, le moment serait mal choisi de rappeler le mot de Gœthe. Me sera-t-il permis de dire, cependant, que, si nous avons fait depuis un an de grands progrès en géographie, il est encore certaines parties ou certains détails des théâtres d’opérations de cette grande guerre qui ne sont pas suffisamment connus ? Telles sont, il me semble, les îles qui bordent, sur la Mer du Nord et sur la Baltique, le littoral de l’Empire allemand. Tachons, dans une brève étude où je m’efforcerai de me tenir également éloigné d’une sèche nomenclature et de l’exposé de plans de campagne qui n’auraient rien à faire ici[1] ; tâchons, dis-je, de combler cette lacune de nos connaissances, en ce qui touche d’intéressantes parties du territoire de nos adversaires. On verra, j’espère, que le sujet en vaut la peine.

Je disais tout à l’heure : « les îles qui bordent le littoral de l’Empire allemand.., » Il convient de prendre l’expression au pied de la lettre. C’est en effet l’une des plus essentielles caractéristiques de ces îles qu’elles sont toutes, — à l’exception du seul îlot d’Helgoland, — très voisines de la côte forme et que quelques-unes, celles de la Baltique, en particulier, y sont comme collées, n’étant séparées de la frange littorale que par

  1. On trouvera d’ailleurs quelques utiles complémens à l’étude actuelle dans celle qui a paru dans la Revue des Deux Mondes, le 1er août 1913, sur les progrès de la défense des côtes de l’Allemagne.